La photographie ci-dessous de Sclerocactus nyensis a été prise le 29 avril 2013 du côté de la bourgade fantôme de Warm Springs dans le comté de Nye au Nevada, à 1577 m d’altitude. Pour découvrir des spécimens de cette espèce, nous avons dû arpenter minutieusement des sols impossibles sur plusieurs kilomètres.
Car cette espèce très rare ne prospère que dans une terre particulière qui est l’une des principales composantes de son endémisme. Un substrat à la granulométrie très fine issu essentiellement de dépôts et roches volcaniques. Sur ce type de sol, la végétation est très limitée, voire inexistante. Les seules cactées rencontrées lors de cette journée, accompagnatrices de ces nyensis, ont été des Echinocereus engelmanii et des Opuntia echinocarpa et erinacea.
Il n’est pas exagéré de dire que la vision de spécimens de Sclerocactus nyensis dans leur milieu naturel relève de la chance. D’abord parce qu’il convient de mener ses recherches dans des secteurs très ciblés, aux bons endroits, au milieu de vastes paysages arides, parfois au milieu de « nulle part ». Et beaucoup de secrets et de silences, pour la plupart compréhensibles, voire justifiés, entourent la localisation de ces plantes. Ensuite parce que ce ne sont pas des cactées qui peuvent s’apercevoir de loin et pas même à quatre ou cinq mètres de distance. Elles sont de petite taille et de forme globulaire à courte cylindrique. Une forme qui mesure 4 à 8 cm de diamètre et 5 à 12 cm de diamètre au stade adulte (Traits caractéristiques, espèce par espèce).
Cette tige est toujours solitaire et ne forme aucun rejet avec l’âge. Enfin, cette tige n’est que peu gonflée du fait de l’aridité qui prédomine une grande partie de l’année dans leur habitat. Elle se trouve rétractée dans le sol et donc dissimulée par une couche plus ou moins épaisse de fragments minéraux, tuf, rhyolite et autres roches volcaniques, qui recouvrent le sol. Des petites plantes ne peuvent donc que très difficilement se voir sous ces gravillons hétéroclites et échappent à toute recherche.
La seule période durant laquelle il est possible d’apercevoir ces Sclerocactus nyensis est leur période de floraison, habituellement de la fin avril à la mi-mai. Leur tige, gonflée par des pluies printanières, émerge plus nettement du sol. Avec encore et toujours un peu de chance, ce ne sont pas à proprement parlé les tiges de ces cactées qui s’aperçoivent alors, mais leurs fleurs roses si ces dernières sont ouvertes. A l’issue de cette journée du 28 avril 2013, nous avions pleinement conscience d’avoir pu voir par chance une dizaine de nyensis en fleur, ce qui est déjà beaucoup, alors que d’autres spécimens non encore en âge de fleurir avaient très certainement échappé à nos recherches.