Glass Mountain et Sclerocactus wrightiae

Le Parc National de Capitol Reef en Utah, fondé en 1937, a pour objet principal de préserver un phénomène géologique impressionnant, un soulèvement de roches s’étirant sur une distance d’environ 160 km dans le centre-est de l’Utah. Constituée de nombreuses couches de roches sédimentaires, la croûte terrestre s’est déformée et a produit un gigantesque plissement à la suite de la poussée verticale du Plateau du Colorado. Ce plissement de la croûte terrestre est appelé le Waterpocket FoldWrightiae-1228-2010

Ce parc est un terrain de prédilection non seulement pour les géologues, mais peut-être plus encore pour les peintres et les photographes. La nature y est exceptionnellement belle, surprenante, haute en couleurs. C’est dans ses parties nord et nord-est que ce parc abrite un ensemble de paysages parmi les plus spectaculaires, des falaises multicolores, d’étroits canyons, mais aussi d’impressionnants monolithes de pierre rouge orangée. Ils sont si volumineux et si finement découpés qu’ils ressemblent à des cathédrales de pierre, d’où le nom donnée à la vallée où ils se trouvent, Cathedral Valley.Temple-Moon-1237-2010

Deux accès permettent d’atteindre cette vallée. Le plus spectaculaire en diversité de paysages est celui partant de la route 24 qui traverse d’est en ouest le parc de Capitol Reef. Cette route tout juste quittée pour une piste en terre battue, il faut d’abord traverser à gué la rivière Ford (véhicule 4×4 obligatoire, il n’y a pas de pont !), puis longer d’étonnantes et interminables collines de bentonite, s’aventurer ensuite dans le très beau et vaste secteur du Harnet avant d’atteindre l’immense territoire de Cathedral Valley. Deux des plus grands monolithes-cathédrales sont le Temple du Soleil et le Temple de la Lune. Ces monolithes sont constitués de grès à grains fins (sandstone) et d’argile dont la couleur rouge à rouge-orangée a pour simple origine des minéraux contenant du fer.
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A proximité du Temple du Soleil, on peut faire le tour de la surprenante Glass Mountain. Il s’agit d’un monticule de gypse (sulfate de calcium hydraté) qui s’est formé sous plusieurs couches de sédiments il y a près de 165 millions d’années. On estime que ce gypse étant peu soluble au contact de l’eau a été véhiculé par l’eau sous-terraine pour former à la longue cette masse compacte. Une masse que l’érosion des sédiments très friables contenus dans la vallée a fini par découvrir.

Ce monticule qui avoisine les 15 mètres de hauteur se découvre toujours avec étonnement. A quelques dizaines de mètres de distance, sa forme et surtout sa couleur peuvent faire penser à un improbable dépôt de canettes de sodas en aluminium dont les décorations auraient été décapées par les intempéries et la lumière. La roche ne s’offre véritablement au regard que lorsque elle se trouve à portée de mains, sous la forme d’étonnants feuillets plus ou moins cristallins imbriqués les uns dans les autres.

Et non loin de Glass Mountain, disséminés au gré des enfilades de falaises, de dômes, de canyons et de monolithes, entre 1400 et 1600 m d’altitude, il n’est pas rare de découvrir quelques spécimens de Sclerocactus wrightiae. On est ici dans la zone de répartition de l’espèce. Tous ces spécimens sont installés sur des sols le plus souvent plats ou très faiblement vallonnés, sablonneux et à fine texture, à découvert.

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