Dans la culture des Sclerocactus (stricto sensu) hors de leur habitat, la gestion des arrosages (avec de préférence une eau de pluie) est à mes yeux et sous nos climats européens la partie la plus difficile à maîtriser. Cette conduite demande un peu d’expérience, car elle nécessite toujours de bien observer ses spécimens en culture. On peut néanmoins schématiser la conduite de ces arrosages en distinguant trois périodes au cours de l’année:
- au sortir de la période hivernale (octobre-février), ces cactées sont parmi les premières à entrer en végétation. Selon les lieux où elles se trouvent en culture, cette entrée en végétation (apex montrant une nouvelle couleur, de nouvelles aréoles garnies de pointes d’épines émergeantes) peut être perceptible dès le mois de février. C’est alors qu’il faut les arroser en veillant néanmoins à laisser sécher leur substrat avant de les arroser à nouveau. Le premier arrosage sera léger et pourra se faire ou non par capillarité. On va voir la tige de ces cactées très vite se gonfler. Cette période d’arrosage est primordiale pour ces cactées et elle peut se poursuivre, en fonction de la météo (chaleur + ensoleillement de rigueur) sur les mois d’avril et mai, voire jusqu’à mi-juin. Le plus difficile reste de déterminer à quel moment stopper ces arrosages. A chacun de faire au mieux selon la clémence du temps et ses propres conditions de culture. A fin mai, tous les spécimens, surtout les juvéniles, doivent normalement montrer une tige bien gonflée. Si ce n’est pas le cas, cette période d’arrosage est à prolonger sur le mois de juin mais à un rythme plus espacé que celui des arrosages de début d’année. Car, avec les fortes chaleurs estivales, la croissance de ces cactées va peu à peu ralentir ou marquer le pas, ce qui pourra se constater au niveau de l’apex. Ces cactées vont demander moins d’eau.
- entre le cours du mois de juillet et la première moitié du mois d’août, il convient le plus souvent de tenir ces cactées au sec. Pas d’arrosage. Les arroser, même si la chaleur notamment en serre paraît très forte ou excessive, c’est prendre le risque de condamner leur système racinaire à pourrir. En serre et pour empêcher une éventuelle attaque d’araignée rouge, il sera possible de temps à autre d’effectuer des brumisations en évitant de trop humidifier en surface le substrat des pots. Une bonne ventilation de ces cactées est également essentielle. Si la tige de certains spécimens, juvéniles notamment, s’affaisse quelque peu, il est toujours possible d’effectuer un arrosage très léger, mais en se limitant au seul fond du pot, le mieux étant donc par capillarité, que les pots soient en plastique ou en terre cuite. Dans ce cas, prendre grand soin à ne pas (ou à ne pas trop) humidifier la base de la tige.
- à partir de la seconde moitié d’août (au plus tôt) et en septembre, il est nécessaire de reprendre les arrosages. Mais ils sont à effectuer avec parcimonie et prudence, le plus possible par capillarité, et en veillant à ce que le substrat sèche rapidement. En cela, on sera aidés par les terres de culture les plus drainantes possibles. D’une manière générale, ces arrosages courent sur le seul mois de septembre et se limitent à deux ou trois selon les conditions climatiques. A fin septembre, le substrat doit être entièrement sec pour préparer l’arrêt de végétation et l’hivernage dans les meilleures conditions. Là encore, les tiges des spécimens en culture doivent être bien gonflées. Aucun arrosage ou brumisation, d’octobre à février. Une ventilation de ces cactées est aussi nécessaire durant cette période. Durant cette période hivernale, on verra la tige de ces cactées s’affaisser ou se dégonfler progressivement mais, normalement, sans jamais prendre une dimension alarmante.