Notes de culture 2020

Notes de culture 2020 – Reprise de la végétation

D’une manière générale et pour être réussie, la culture des cactus hors de leurs milieux naturels demande un petit nombre de connaissances qu’il convient de bien respecter. Mais pour certains d’entre eux, dont les Sclerocactus, il faut aussi être capable de faire preuve d’une grande humilité. C’est, une fois de plus, l’enseignement qu’il m’est possible de retirer des premières semaines de culture de l’année 2020.

L’année débute avec seulement quelques gelées en janvier et en février. En bref, l’hiver est peu rigoureux. Le 2 février par exemple, jour de la Chandeleur, le temps est pluvieux et les températures du matin, proches de 10/11°C, atteignent 20°C dans l’après-midi. Ainsi, depuis les derniers jours de janvier, plusieurs spécimens de Sclerocactus en culture, dont les brevispinus, glaucus, cloverae et mesae-verdae parmi les premiers (mais aussi des Pediocactus winkleri, bradyi, paradinei), montrent un départ de végétation au niveau de leur apex : apparition d’un nouveau duvet, émergence de la pointe de nouvelles épines ou encore de boutons floraux.

Un premier arrosage de ces Sclerocactus a lieu les 14 et 18 février, avec une eau de pluie sans ajout d’engrais. Il a lieu en deux phases. Les spécimens les plus petits, installés dans des pots de petites dimensions et dont la tige apparait un peu déprimée, sont servis les premiers. Moins prioritaires, les spécimens plus âgés, plus gros et d’aspect plus robuste, attendent le 18 février. Ces deux dates bénéficient dans la région d’un temps ensoleillé et doux. On relève le 18 février une température de 14°C en extérieur à 15h. Elle atteint 18°C en serre, toutes fenêtres ouvertes. Hygrométrie 33%. Les arrosages restent légers de façon à mouiller le substrat en évitant tout débordement.

Un temps maussade, sans luminosité durant les derniers jours de février, puis une première semaine de mars nuageuse et pluvieuse invitent à être prudent : pas de nouvel arrosage alors qu’un second était prévu fin février. Il n’aura lieu que le 13 mars avec, cette fois, une eau de pluie avec engrais de type NPK 1-2-4 à dose d’1 ml/litre. Malgré ce retard, les premiers Sclerocactus à fleurir sont les brevispinus le 28 février (alors qu’une première fleur s’était déjà ouverte sur un Pediocactus winkleri le 26 février), suivis par des spécimens plus âgés de glaucus le 13 mars, et des parviflorus à partir du 20 mars. Les floraisons des glaucus s’avèrent être plus spectaculaires compte tenu du nombre de boutons floraux à leur apex, jusqu’à huit pour des spécimens âgés comme en témoigne les photographies ci-dessous.

Il arrive que ces premiers arrosages qui marquent les fins d’hivernage soient les éléments déclencheurs de la perte de certains spécimens. Une perte d’autant plus surprenante que ces spécimens peuvent avoir présenté un aspect sain peu de temps auparavant, et même avoir montré un départ de végétation, rien qui laissait présager une issue fatale.

C’est ainsi que j’ai relevé cette année, quelques semaines après le premier arrosage, la perte de deux spécimens de glaucus (SB 1749 De Becque, Garfield Co, CO, semis de 2011, graines Mesa Garden). Leur pousse régulière au cours de l’année écoulée avait été satisfaisante, et leur aspect général en début d’hivernage ne laissait pas soupçonner un dépérissent rapide cinq à six mois plus tard. Le dessèchement de la tige de ces deux spécimens a été très rapide, en l’espace de seulement deux semaines entre février et mars.

Que s’est-il passé ? Une erreur humaine pour les avoir arrosé trop tôt en début d’année ? Non, peu probable, ces deux spécimens avaient nettement montré, comme beaucoup d’autres Sclerocactus, un net départ de végétation. Une contamination par un champignon au cours de l’hiver ? Mais alors pourquoi ces seuls deux spécimens et pas tous les autres auprès desquels ils se trouvaient confinés en hivernage. Une fragilité particulière et cachée, propre à ces deux spécimens ? C’est possible, mais paraît peu probable… Après avoir passé en revue nombre de possibilités, et sauf à faire erreur, je ne peux retenir aujourd’hui que l’erreur humaine de les avoir arrosé une fois de trop (ou trop tardivement ?) cinq mois auparavant avant l’hivernage. Les autres Sclerocactus ont accepté cet ultime apport d’eau, pas eux !

Ce genre de mésaventure amène bien sûr à se rappeler que, toujours et encore, la culture des Sclerocactus sur leurs propres racines reste difficile. Toutes les espèces de ce genre ne supportent pas l’humidité, surtout avec des températures soudainement trop basses. De septembre à octobre, fin de saison de leur période de végétation, les gestes de culture les concernant se doivent d’être très réfléchis et peuvent être lourds de conséquences. Mais il faut apprendre de nos erreurs. Aussi, une observation attentive de ces spécimens perdus peut s’avérer riche en constats qui ne sont pas inintéressants. Six remarques :

1/ Le dépotage de ces glaucus a fait d’abord apparaître un ensemble de racines en bon état sanitaire et, très important, un substrat entièrement sec. Les plantes ont donc absorbé toute l’humidité soudainement apportée.

2/ Les deux spécimens n’ont montré aucune trace de pourriture apparente au niveau de leur collet. Et le terme « apparente » a ici toute son importance. Cette absence de pourriture est curieuse et peu courante. D’habitude, elle « liquéfie » les tissus du collet, tissus extérieurs (cuticule) comme tissus intérieurs (moelle et chlorenchyme parenchymateux) en gagnant peu à peu toute la tige. Or, on constate sur la photographie ci-dessus cette absence de nécrose des tissus qui est habituellement fortement colorée et suintante.  

2/ On observe une chevelure racinaire très développée, et même exceptionnellement abondante. Lors du dépotage, cette chevelure, dont les nombreuses extrémités avaient adhéré aux faces internes du pot en terre cuite, s’est rompue. Ce qui explique la présence sur la photographie ci-dessous d’une partie de cette chevelure racinaire détachée du spécimen.

3/ L’importance de cette chevelure racinaire témoigne de la qualité du substrat utilisé. Un substrat exclusivement minéral, composé essentiellement d’un mélange basique de granit, basalte, micaschiste, auquel sont adjoints en quantités limitées un peu de pouzzolane, d’ardoise, paillettes de charbon de bois et déjections finement broyées de lombrics. La photographie ci-dessous montre le substrat contenu dans le pot de ce glaucus. On remarque sa granulométrie. Elle a son importance, amenée à jouer un rôle essentiel dans l’aération de ce substrat et, partant, dans le développement rapide des racines. Ce type de substrat est valable pour la grande majorité des cactées en culture, et tout particulièrement vital pour les genres de cactées difficiles à cultiver comme les Sclerocactus. C’est ce type de substrat qui a favorisé cet important développement de racines, ce qui rend la perte du spécimen encore plus regrettable.

4/ Ce spécimen de glaucus avait une tige hors épines de 5 cm de large et 8 cm de haut. Epines comprises, son envergure mesurait 7,5 cm de large et 9 cm de hauteur. Il se trouvait depuis février 2016 dans un pot en terre cuite d’un volume de 540 cm3. Dans un tel espace réduit et clos (pot de 10 cm de haut, diamètre bord supérieur intérieur également de 10 cm), il est très vraisemblable que la plante s’est trouvée plus vite affaiblie avec des racines se développant de la façon spectaculaire constatée. Dans les conditions de culture observées, les quatre années passées (2016-2019) dans un même pot n’ont pas contribué à la sauvegarde de cette cactée. Une année sans doute de trop. A retenir parmi les gestes de culture essentiels : une rotation plus réfléchie et plus rapprochée des rempotages.

5/ La perte de ces deux glaucus m’a amené à reprendre des notes de culture du début des années 2010 dans lesquelles j’avais noté que la couleur de l’épiderme de quelques spécimens de Sclerocactus (à l’époque également des glaucus) était souvent révélatrice de leur état de santé. Une telle observation doit alerter sur les difficultés que peuvent rencontrer les plantes. La photographie ci-dessus montre clairement une différence de teinte entre les deux spécimens et leur tige. Alors que la partie aérienne du spécimen à la tige la plus claire ne présente aucun symptôme d’une quelconque maladie, c’est sa couleur de tige qui doit faire question. Ce glaucus rencontrait à l’époque un problème au niveau de son substrat. Il demandait un dépotage sans délai. Peut-être était-il possible de le sauver, mais de telles différences de teintes n’avaient pas attiré mon attention. Je n’avais pas appris suffisamment de ces plantes… Alors que le spécimen de glaucus à deux têtes se porte bien à ce jour, celui dont l’épiderme est le plus clair devait dépérir quelques mois plus tard avant son hivernage : pourriture du collet.

6/ Sur un des deux glaucus perdus en ce début 2020, on peut nettement observer que son collet présente une ligne de section assez franche, perpendiculaire à l’axe de la tige, ligne de coupe depuis laquelle partent plusieurs départs de racines. L’explication est que ce spécimen, semé en 2011, a fait l’objet d’un début de pourriture en début d’année 2015. Toute la partie basse et infectée de sa tige, avec ses racines, a alors été coupée et la partie haute et saine de cette tige a été immédiatement repositionnée, sans préalablement laisser sécher la coupe, sur un substrat minéral sablonneux afin de raciner le plus rapidement possible. Ce spécimen a été l’un de ceux qui ont pu être sauvés de cette manière et pour lesquels le développement de nouvelles racines s’est bien déroulé jusqu’en fin d’année 2015, et rempoté début 2016. Il a contribué à expérimenter avec succès la méthode expliquée en 2017, page intitulée « Faire raciner une tige ».

Notes de culture 2019

Reprise de la végétation et premières fleurs

Chaque année, de novembre à février, doit se dérouler une période de dormance, un arrêt de la végétation, pour la très grande majorité des cactées, dont bien sûr les Sclerocactus. C’est une période de temps durant laquelle, tout en les privant de tout arrosage car leur substrat doit demeurer au sec, il convient de maintenir ces végétaux dans un froid sec d’une intensité à la mesure bien évidemment de ce qu’ils peuvent supporter et sans jamais trop d’humidité. Pour les Sclerocactus (et Pediocactus) en culture dans nos pays de climat océanique (Europe de l’ouest), les valeurs moyennes et suffisantes peuvent se situer de 15 à 10°C avec de possibles périodes passagères proches des 5°C. Cette période hivernale peut paraître longue, mais elle est nécessaire à la bonne santé et à la vigueur de ces végétaux. Et, non moins important, le froid qu’ils vont subir va aussi induire leurs floraisons.

A la suite de cette période de dormance, les Sclerocactus (ainsi que les Pediocactus) montrent une entrée en végétation assez précoce. Cette entrée en végétation se fait lentement, dès la mi-février ou fin février le plus souvent, mais aussi en fonction des conditions météorologiques qui précèdent l’arrivée du printemps. A l’inverse des conditions météorologiques de l’année 2018 où notre pays connaissait le froid et la neige durant la seconde moitié de février, celui-ci a connu durant toute la seconde moitié de février 2019 un épisode printanier avant l’heure assez exceptionnel. Des températures anormales parfois dignes de celles d’un mois de juin ont ainsi été relevées dans certaines régions, parfois un peu supérieures à 20°C en cours d’après-midi, alors que les températures nocturnes et matinales avoisinaient souvent le 0°C. Une remarquable amplitude de températures que connaissent dans leurs milieux naturels nombre de cactées nord-américaines, notamment Sclerocactus et Pediocactus, et qui leur est bénéfique.

Avec ces températures anormalement douces, l‘entrée en végétation des spécimens en culture de ces cactées ne s’est pas fait attendre, en avance sur celle apparue les années passées. Sur les aréoles à l’apex de quelques spécimens, on pouvait observer la production d’un nouveau duvet de couleur plus claire, premier signe de ce réveil de la végétation. Plus visibles encore, on pouvait ensuite y découvrir la pointe de nouvelles épines et celle de premiers boutons floraux.

Un premier arrosage de ces Sclerocactus (et Pediocactus) en culture a été effectué le 19 février (soit près de 3 semaines plus tôt que celui réalisé l’an passé, le 9 mars 2018). Avec une eau de pluie sans additif d’engrais, cet arrosage a consisté à mouiller prudemment la surface du substrat de l’un des côtés de leur pot. Ce substrat étant très drainant, la quantité d’eau parfois minime versée était néanmoins suffisante pour que cette eau l’humidifie utilement et se diffuse au niveau des racines. Il ne s’agissait, en aucune manière, de noyer le substrat de chaque pot. Un second arrosage du même type, toujours avec une eau de pluie sans ajout d’engrais, a été effectué le 5 mars (soit 2 semaines après le premier du 19 février). Un 3ème arrosage de ces Sclerocactus en culture (avec engrais cette fois) doit être effectué durant la première semaine d’avril.

Les semaines qui ont suivi celles anormalement chaudes de la seconde moitié de février ont été bien moins clémentes et presque de saison. Néanmoins, la reprise de la végétation de tous les spécimens en culture était générale et se poursuivait. On remarquait avec étonnement sur un spécimen de Sclerocactus blainei, semis de 2014 et globulaire encore de petite taille d’un diamètre de seulement 4cm, la pointe de plusieurs boutons floraux. Ces boutons floraux sur d’aussi petits exemplaires sont peu courants en culture. Ils ne sont toutefois pas allés à leur terme. On remarquait aussi en ce début d’année 2019 que se développait sur presque chaque spécimen un nombre conséquent de boutons floraux : de 6 à 9 sur des brevispinus, 13 sur un mesae-verdae, de 5 à 7 sur plusieurs glaucus. De quoi espérer de très belles floraisons, ce qui fut le cas.

Les premières fleurs ouvertes parmi les Sclerocactus en culture ont été celles d’un brevispinus et d’un mesae-verdae le 7 mars, mais précédée de celle d’un Pediocactus winkleri le 5 mars. Le mois de mars a vu la quasi-totalité des floraisons s’épanouir. La floraison des spécimens de Sclerocactus glaucus a été plus tardive, à partir du 19 mars seulement, mais elle a été somptueuse, certains spécimens comptant jusqu’à 5 à 6 fleurs largement épanouies dans un même temps.

On trouvera ci-après l’illustration de quelques-unes de ces floraisons 2019 avec l’indication de la date à laquelle les photographies ont été prises.

16 février 2019 – Sclerocactus blainei , semis de 2014, dans son pot de semis 5×5. Petite tige globulaire de 4cm de diamètre avec présence bien visible de deux boutons floraux (qui ne donneront pas de fleur).
22 février 2019 – Sclerocactus mesae verdae en culture. Spécimen âgé portant jusqu’à 13 boutons floraux qui ont tous donné leur fleur.
5 mars 2019 – Pediocactus winkleri, première fleur ouverte de la saison parmi tous les spécimens de Pediocactus et Sclerocactus en culture.
7 mars 2019 – Sclerocactus brevispinus, première fleur ouverte parmi les spécimens de Sclerocactus en culture.
11 mars 2019 – Sclerocactus brevispinus, spécimen avec 6 fleurs ouvertes en même temps.
11 mars 2019 – Sclerocactus mesae verdae, spécimen portant 13 boutons floraux, avec 9 fleurs épanouies dans le même temps.
19 mars 2019 – Sclerocactus glaucus, spécimen avec 4 fleurs épanouies dans le même temps.
22 mars 2019 – Ouverture d’une première fleur sur un spécimen de Sclerocactus whipplei.
26 mars 2019 – Unique fleur ouverte sur un petit Sclerocactus parviflorus.
26 mars 2019 – Sclerocactus parviflorus en culture, à fleur magenta.

Notes de culture 2016

Sclero parviflorus-Fl31modPremière fleurs

De novembre à février se déroule une période de dormance hivernale, d’arrêt de végétation, pour un très grand nombre de cactées, dont les Sclerocactus. C’est une période privilégiée pour mener à bien des opérations de rempotage. Cette activité a été engagée en serre dès les derniers jours de décembre 2015 et s’est poursuivie sur une durée de 2 mois. Des spécimens âgés, de plus de cinq ans d’âge ou davantage, nécessitaient impérativement un rempotage. La croissance de semis des années 2012 et 2013 commandait aussi un premier changement de pot (je précise « premier changement » car mes semis effectués dans des pots plastique carrés 5×5 cm ne sont jamais rempotés à l’issue d’un an, mais toujours au bout de deux, trois ou quatre ans selon leur pousse.) Sclero glaucus MesaCo-fl76mod

A fin janvier 2016, ces rempotages se trouvaient terminés pour tous les spécimens de Sclerocactus (et aussi de Pediocactus) dont l’entrée en végétation est toujours assez précoce, très souvent dès la mi-février ou fin février. La venue de (bonnes) conditions météorologiques printanières pour une entrée en végétation spectaculaire de ces spécimens n’est arrivée, pour ma part et au nord de la région Rhône-Alpes, que sur le tard par rapport aux années écoulées, notamment 2014. Ce début de printemps 2016 a été chaotique avec des températures assez nettement en-dessous des moyennes saisonnières et une (trop) longue suite de journées à la météo très changeante, un jour avec ciel bleu et soleil alternant avec ciel gris et une journée pluvieuse.

Pedio-bradyi-Fl02mod Tous les spécimens rempotés ont bien accepté leur nouveau substrat. Aucun n’a fait de blocage d’entrée en végétation. Ces cas de blocage se rencontrent parfois, même sur des spécimens adultes et âgés, et affectent tous les genres de cactées. Le substrat utilisé n’est pas foncièrement différent du précédent, toujours exclusivement minéral, mais comporte simplement en mélange plus de « cailloux », principalement basalte, micaschiste et granit décomposé, auxquels sont adjoints un peu moins de terre (granitique) assez fine et de fines particules de déjection de lombrics. Divers éléments minéraux viennent aussi en complément, en petite proportion et au cas par cas: ardoise, pouzzolane, chabasite, gypse… Soit la présence d’un peu plus de poches d’air au sein de ce substrat ou, en d’autres termes, un substrat qui se veut plus aéré.

Sclero cloverae SB1011mod

Par ailleurs, l’attention qu’il est nécessaire d’apporter à la composition et à la confection du substrat m’a amené à rempoter quelques spécimens de Sclerocactus dans des pots, non pas en terre comme j’ai coutume à le faire au sortir du semis, mais exceptionnellement dans des pots en plastique transparent. Le but n’est pas seulement de voir la structure interne qu’offre cette terre de culture mais, surtout et sur une période de trois à cinq ans, d’observer et de suivre la progression dans le sol que peuvent avoir racines et radicelles de ces cactées. A suivre donc…

Substrat Sclero spinosior 01mod

Substrat Sclero wetlandicus 02mod

Ces photographies, ci-dessus et ci-contre, permettent de se faire une idée de la texture davantage « empierrée » du substrat confectionné.

 

Reprise de végétation

Les espèces du genre Sclerocactus montrent un arrêt de végétation qui couvre généralement les mois de juin, juillet et août. Ce phénomène apparaît à l’approche du solstice de juin. Ce fut le cas en 2016. C’est la période du plein été. C’est une période de dormance pour ces cactées, accablées par la chaleur et par une absence de grande amplitude entre les températures diurnes et nocturnes. Les aréoles ne produisent plus d’épines. Les plus jeunes épines tout juste émergées de ces aréoles ont perdu leur turgescence. Aux premiers jours du mois d’août, certains spécimens en culture peuvent ainsi présenter une tige plus ou moins affaissée, ratatinée. Rien d’alarmant à cela. Le phénomène est courant dans leurs milieux naturels.

Cet arrêt de végétation va se poursuivre, le plus souvent, jusqu’au milieu ou la fin du mois d’août. La seconde moitié du mois d’août voit les grosses chaleurs estivales peu à peu s’estomper, le plus souvent en raison de pluies ou d’orages qui amènent de la fraicheur. Le temps change, les températures baissent quelque peu. C’est alors qu’il faut prêter attention à une reprise de la végétation de ces cactées, sachant que celle-ci n’est pas forcément systématique, encore moins cadencée ou attachée à quelques dates du calendrier. Pour ce qui me concerne et sur cette année 2016, les premiers signes de cette reprise se sont manifestés assez tôt, dès la première semaine d’août, sur un spécimen de Sclerocactus cloverae et deux spécimens de glaucus, puis après le 10 août, sur des spécimens de parviflorus et de parviflorus ssp. havasupaiensis.

Au niveau de l’apex, sur les aréoles naissantes, on pouvait y détecter et observer la production d’un nouveau duvet : sa plus forte densité accompagnée parfois d’une couleur plus claire était  le premier signe d’un réveil de végétation. On voyait aussi apparaître de nouvelles pointes d’épines. Cela marquait plus nettement encore cette nouvelle entrée en végétation, comme le montrent ci-dessous les photographies de spécimens en culture (photos au 16 août 2016). A noter les glandes nectarifères de nouveau actives sur le spécimen de cloverae photographié. cloverae-repriseveget4b

glaucus-repriseveget9a

C’est donc tout un travail de suivi et d’observation qu’il faut engager et poursuivre à l’approche ou à partir de la seconde moitié du mois d’août. Mais la (grande) difficulté de la culture des Sclerocactus sous nos climats européens incite à rester prudents dans la reprise des arrosages. Pas de précipitation. En fonction des conditions de culture, si la production d’un nouveau duvet sur les aréoles au plus proche de l’apex a été la seule à être observée, les arrosages pourront attendre la production de nouvelles épines. En d’autres termes, la reprise des arrosages ne va concerner que les spécimens manifestement entrés à nouveau en végétation.

 Au fil des ans, on pourra remarquer que certaines espèces dans le genre reprennent plus rapidement leur végétation. J’ai pu observer que certaines espèces, notamment parviflorus, cloverae ou glaucus, sont souvent les premières à la reprendre. C’est encore le cas cette année 2016. D’autres espèces semblent plus lentes à ce réveil, pubispinus, blainei et spinosior entre autres. Cela se confirme aussi cette année 2016. Leur arrosage a été différé par rapport aux premières : un arrosage intempestif pouvait être malvenu (pourriture des racines).

Les arrosages doivent être modérés. Ils peuvent être faits par capillarité, y compris avec des pots en terre. Pas question de « noyer » les plantes sous prétexte que leur substrat est au sec depuis deux mois ou plus. Dans la journée qui suit cette reprise des arrosages, on est toujours surpris de voir les tiges à nouveau se trouvées bien gonflées. Le système racinaire de ces cactées a tôt fait d’assécher le substrat de leur pot. Le redressement des tiges est d’autant plus spectaculaire que les spécimens sont encore juvéniles et de petite taille. Les photographies ci-dessous d’un Sclerocactus parviflorus encore juvénile montrent le changement qui s’est opéré.

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Avec une grande prudence, ces arrosages modérés vont être possibles au mieux jusqu’à la mi-septembre. Le substrat gagnera à rapidement redevenir sec dans les 48 heures par exemple. Tout va dépendre des conditions météorologiques à venir, et principalement du taux d’humidité de l’air ambiant (degré hygrométrique) qui, entre septembre et octobre, ne peut qu’augmenter. Rappelons que toutes les espèces du genre ont besoin d’une grande aération. Si tout confinement prolongé leur est préjudiciable, une trop forte humidité de l’air peut tout aussi leur être fatale alors que leur substrat est (encore) humide.

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Culture

(Une partie de ce chapitre reprend le texte de l’article paru dans le numéro 4/2013 de la revue Terra seca, article intitulé « Culture des Sclerocactus en milieu hostile ou éloge de la pulvérulence »).

Nous parlons ici de la culture de cactées sur leurs propres racines et non de leur culture sur porte-greffe. La culture de toutes les espèces du genre Sclerocactus (stricto sensu) s’avère, sous nos climats européens, très difficile à conduire.webGlaucus-culture-Fl29 Toutes ces cactées sur leurs propres racines sont excessivement sensibles :

  • au degré hygrométrique élevé de l’air qui caractérise nos contrées, et notamment en hiver. Cette humidité de l’air y est toujours trop forte pour ces espèces qui vivent dans des milieux naturels balayés par des vents la plupart du temps incessants et qui assèchent en toute saison l’atmosphère ;
  • à des arrosages maladroits apportés à une période de végétation où ces cactées doivent au contraire demeurer au sec, ou à des arrosages trop rapprochés ou encore excessifs, ne permettant pas un séchage rapide du substrat dans lesquelles elles sont cultivées ;
  • à l’utilisation d’un substrat totalement inapproprié pour le bon développement de leur système racinaire. Toutes les espèces de ce genre nécessitent une terre de culture essentiellement minérale, souple, aérée, parfaitement drainée. Sortir de cette condition de base essentielle, c’est se mettre en situation de handicap insurmontable et s’engager dans une culture que le bon sens n’est pas loin d’interdire !

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Un dernier point et il n’est pas négligeable à mes yeux : même avec de l’expérience dans leur culture, malgré toutes les précautions prises et l’assurance d’avoir fait correctement tout ce qu’il convenait de faire, il faudra parfois savoir accepter de perdre des plantes auxquelles on s’est attaché, avec le sentiment que tout reste encore et toujours à faire…

Le semis

Le substrat

L’arrosage

Démarrage de végétation / floraison

Notes de culture 2016

Faire raciner une tige

Notes de culture 2019

Notes de culture 2020

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