Démarrage de végétation / floraison

Le but de cette page est de présenter un suivi sur deux mois, février et mars 2015, du démarrage de végétation et, sauf imprévu, de la floraison de trois spécimens de Sclerocactus et d’un spécimen de Pediocactus en culture :

Un S. brevispinus (semis de 2003, graines MG sous le nom de S. wetlandicus ssp. ilseae), un S. glaucus SB 141 (comté de Mesa, Colorado), semis de 2003 (gaines Köhres), tous deux en culture sur leurs propres racines, un S. mesae-verdae cultivé sur greffe, d’origine Uhlig. Ce spécimen âgé (dates estimées de semis et greffe avant 2003) a vu son porte-greffe se lignifier avec le temps et s’apparenter à un tronc racinaire, et un Pediocactus bradyi ssp. winkleri (semis de 2005, graines MG) en culture sur ses propres racines.

Dernière semaine de janvier / 1ère semaine de février 2015. Les premiers spécimens à montrer une entrée en végétation ont été Pediocactus bradyi ssp. winkleri et Sclerocactus brevispinus. Cette entrée en végétation s’est manifestée par l’apparition de boutons floraux pointant à l’apex du winkleri dès la fin de la dernière semaine de janvier, suivie par l’apparition de boutons floraux sur le brevispinus au cours de la première semaine de février. Les premiers boutons floraux n’apparaissent sur glaucus qu’au 10 février, date à laquelle se devine la formation de boutons floraux pour mesae-verdae. Mais ces derniers ne sont pas très visibles, encore très enfoncés dans l’apex. Aucune montée d’épine observée sur les aréoles de tous ces spécimens durant la première semaine de février. Tous ces spécimens sont sans arrosage depuis mi-septembre 2014. Spécimens conservés en serre avec pourcentage d’humidité évoluant en fonction de la météo entre 45 et 75% et température d’hivernage évoluant entre 4° et 12°C.

15 février 2015 : Premières photographies.

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Le brevispinus montre très distinctement sept boutons floraux. On note sur ce spécimen l’émergence très nette de nouvelles épines sur une aréole. Le glaucus montre trois boutons floraux et on remarque la montée de cinq à six pointes d’épines sur une de ses aréoles. Quatre boutons floraux sont désormais visibles sur le mesae-verdae, mais ils sont à peine visibles, encore bien protégés dans le creux de 0215mesae-verdae0215winkleril’apex. Le winkleri montre cinq boutons floraux. L’apparition et la montée de ces boutons floraux s’accompagnent sur chacun de ces quatre spécimens d’une croissance des tissus de leur tige autour de leur apex, tissus bien apparent d’une couleur vert clair qui tranche nettement avec celle plus bleutée de leur tige.

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22 février 2015. Semaine écoulée froide, peu ensoleillée, temps couvert avec de la pluie. Arrosage différé. Les boutons floraux ont néanmoins pris du volume sur les quatre spécimens. Principalement sur le mesae-verdae sur lequel six boutons sont désormais bien apparents et émergent plus nettement de l’apex. La croissance des tissus autour de son apex est aussi bien marquée, ce qui n’était pas visible il y a une semaine auparavant.

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Les boutons floraux du brevispinus continuent à prendre du volume et s’accompagnent d’une forte émergence des épines sur quatre aréoles. Les cinq boutons floraux du winkleri ont gagné aussi en rondeur. Seul le glaucus semble un peu en retrait, avec moins de volume pris par ses trois boutons floraux et une émergence plus lente de ses nouvelles épines apparues il y a une semaine.

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 02 mars 2015. L’arrosage de ces spécimens, envisagé dans le cours de la semaine écoulée, a été annulé. Les journées ont été encore froides, humides ou pluvieuses. Trop de risques, même en serre. Malgré un ciel couvert et trop peu de soleil, les boutons floraux sont devenus plus apparents sur chacune de ces cactées. A commencer par ceux du glaucus qui émergent à présent plus nettement de l’abondante feutrine des jeunes aréoles. On remarque aisément les nouvelles épines émergentes.

03-02-mesae-verdae03-02-winkleriSur le brevispinus, on aperçoit désormais devant chaque bouton floral les pointes bien apparentes du faisceau des nouvelles épines. Les six boutons floraux du mesae-verdae sont à présent bien visibles. Ils ont encore gagné en volume et ils émergent plus nettement de l’apex, tout comme les cinq boutons floraux portés par le winkleri.

 

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09 mars 2015. Premier arrosage de l’année pour tous ces spécimens le samedi 7 mars. La semaine écoulée a été très ensoleillée. J’ai surpris, dès le mardi 3, un lézard se prélasser au soleil sur l’un des rebords de la serre, signe d’un temps de printemps précoce cette année ! Pour preuve, la montée progressive des températures avec une grande amplitude : proches du 0°C les nuits, voisines des 17°C au plus fort des journées. Dans leur habitat, Sclerocactus et Pediocactus connaissent ces amplitudes de températures, et des plus fortes encore. Pour ces spécimens en serre, une amplitude à l’identique : 6 à 7°C les nuits et jusqu’à 22°C les après-midi.

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Les photographies montrent à présent sur tous les spécimens des boutons floraux émergeant nettement de l’apex. Ceux des brevispinus et mesae-verdae ont particulièrement pris de l’ampleur. On peut aussi observer la forte émergence de jeunes épines sur les nouvelles aréoles des trois Sclerocactus. Peut-être des premières fleurs sur le point de s’ouvrir  en fin de semaine ?

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16 mars 2015. Le premier arrosage du 7 mars (qui a fait suite au dernier de 2014, fin septembre) a été bénéfique à ces spécimens, pas au point cependant de déclencher leur floraison. En cause non pas tellement un ciel souvent voilé, mais bien davantage un air extérieur encore trop froid. Dans une serre plus largement aérée (durant les journées) que les semaines précédentes (aération toujours renforcée après un arrosage), l’air trop frais n’y a pas permis la montée des températures espérée.

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On remarquera que la presque totalité des boutons floraux des Sclerocactus se sont allongés (dimension tépales / pétales) alors que les boutons floraux du Pediocactus winkleri ont conservé leur rondeur. Autre détail à remarquer sur les quatre spécimens : la dimension désormais prise au sommet des tiges par leur zone apicale (formation et émergence de nouvelles aréoles avec faisceaux de jeunes épines et accompagnée ou non de bouton floral), zone dont la surface se trouvait réduite du fait du repos végétatif.

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23 mars 2015. Les trois spécimens de Sclerocactus sont désormais en fleur. Le brevispinus et le mesae-verdae depuis le 18 mars dans l’après-midi, et le glaucus depuis ce 23 mars, à la mi-journée. Les conditions de luminosité et de chaleur ont été encore difficiles à réunir la semaine passée (alternance de temps ensoleillé, nuageux, pluvieux), retardant en particulier le début de floraison du glaucus. Situation inchangée pour les boutons floraux du Pediocactus bradyi ssp. winkleri.

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L’ouverture de plusieurs fleurs sur une tige est toujours spectaculaire, surtout sur des cactées de petites tailles comme ces Sclerocactus. Trois fleurs ouvertes dans un même temps sur le brevispinus (sur un total de sept boutons floraux). Diamètre fleur de l’ordre de 1,7 cm pour une hauteur de presque 2 cm. Quatre fleurs ouvertes en même temps sur le mesae-verdae (sur un total de six boutons floraux). Hautes de quelques 2,5 cm, ces fleurs de mesae-verdae  montreraient un diamètre de 3,5 à 4 cm si elles pouvaient s’ouvrir largement. Pressées les unes contre les autres, elles forment un bouquet de 5 cm de diamètre alors que la tige de ce mesae-verdae mesure 5,5 cm de diamètre, épines comprises. L’unique fleur ouverte sur le glaucus montre un diamètre de 1,5 cm pour une hauteur de 1,8 cm.

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30 mars 2015. La semaine écoulée a vu malheureusement prédominer ciel gris et nuages apportant des pluies éparses et répétées, les températures en serre ne dépassant 15/16°C.  La faible luminosité n’a pas permis le large épanouissement de toutes les fleurs. C’est bien dommage. Les photographies montrent déjà quatre fleurs fanées sur le brevispinus comme sur le mesae-verdae. Les trois fleurs restantes du brevispinus, qui montrent des couleurs moins vives au fil des jours, restent cependant assez ouvertes. Ses fleurs apparaissent moins sensibles à une faible luminosité alors que la dernière fleur du mesae-verdae ne peut s’ouvrir largement en l’absence d’un ciel plus lumineux.

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Sensible également à la faible luminosité du ciel, la seule fleur du glaucus ouverte semaine passée est demeurée fermée comme le montre la photographie. Il reste sur ce glaucus, comme sur le brevispinus, deux boutons floraux encore à s’ouvrir, lesquels, on peut l’espérer, permettront de voir prochainement des fleurs enfin largement ouvertes. La formation très lente des boutons floraux du Pediocactus bradyi ssp. winkleri marque une étape. La forme très ronde qui les caractérisait va désormais s’allonger au fil des jours à venir. A noter l’émergence à présent très visible des faisceaux d’épines sur les nouvelles aréoles.

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07 avril 2015. Un début de semaine très nuageux et froid, et (enfin !) une fin de semaine très ensoleillée qui a accéléré les floraisons. Cependant, la dernière fleur du mesae-verdae ne s’est jamais pleinement ouverte et s’est brusquement fanée le 2 avril. Depuis son entrée en végétation en février, ce spécimen de mesae-verdae à produit de fortes épines qui protègent désormais très efficacement son apex. Une seule fleur est demeurée ouverte (3 cm de diamètre) sur le brevispinus. J’ai noté que les fleurs de ce brevispinus demandent moins de luminosité et de chaleur pour s’épanouir pleinement que les fleurs du spécimen de glaucus qui nécessitent un couple luminosité-chaleur plus intense.04-07-mesae-verdae04-07-winkleri

La première fleur du winkleri s’est ouverte le 5 avril en fin de matinée (largement ouverte = 2,2 cm de diamètre), suivi par une seconde entrouverte en milieu d’après-midi sous l’effet de la montée des températures. Les couleurs rose-orangé de ces fleurs de winkleri sont très changeantes. A peine cinq heures de temps séparent l’ouverture des deux fleurs ici photographiées. Dès leur ouverture, il faut essayer d’en capter le plus grand nombre possible de nuances.

04-12-glaucus04-12-brevispinus12 avril 2015. Semaine chaude, ensoleillée, contrastant fortement avec les deux semaines précédentes. Ces conditions climatiques ont bien sûr fortement impacté chaleur et luminosité dans la serre qui abrite les spécimens. Les dernières fleurs ouvertes se sont flétries, le 7 avril pour le brevispinus, le 9 avril pour le glaucus, et le 12 avril pour le winkleri. La photographie du brevispinus montre la formation d’au moins deux fruits suite à une pollinisation effectuée avec un autre spécimen de brevispinus également en culture.

Le tableau ci-dessous reprend, sur 4 années depuis 2012, les dates et durées de floraisons des spécimens de Sclerocactus et Pediocactus qui ont fait l’objet de ce suivi. Quatre remarques :

  • Les dates de premier arrosage peuvent varier bien évidement d’une année sur l’autre selon les conditions météorologiques rencontrées, ce qui n’est pas sans impact sur la formation des boutons floraux et les dates d’ouverture des premières fleurs.
  • Dans la mesure où les Sclerocactus fleurissent très tôt dans l’année (cf leur phénologie), les conditions climatiques rencontrées année après année qui peuvent être changeantes, instables ou perturbées à l’approche d’un changement de saison (printemps), peuvent plus fortement impacter les dates d’épanouissement de leurs premières fleurs (exemple, dates séparées de 2 semaines entre les années 2013 et 2014).
  • On note que le spécimen de Pediocactus bradyi winkleri voit ses premières fleurs s’ouvrir à des dates séparées de moins de 5 jours d’une année sur l’autre, dates qui couvrent la 1ère semaine d’avril.
  • Les durées de fleurissement peuvent être très variables, fonctions principalement des conditions climatiques rencontrées. Le nombre de fleurs peut aussi influer sur cette durée si les fleurs en nombre ne s’épanouissent que les unes après les autres. Mais comme le montrent les photographies ci-dessus, plusieurs fleurs s’épanouissent souvent en même temps, réduisant ainsi le temps de fleurissement. Mais c’est alors le spectacle de toutes les fleurs ouvertes qui y gagne.04-12-TabSuiviFlo

Ce tableau termine ce suivi du démarrage de végétation et de la floraison de trois spécimens de Sclerocactus et d’un spécimen de Pediocactus bradyi ssp. winkleri.

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Des préférences édaphiques marquées

Très adaptées à des environnements arides ou semi arides pauvres en végétation, tous les Sclerocactus stricto sensu se plaisent dans des terres essentiellement minérales. Ces cactées sont souvent associées à de petites zones géologiques aux sols très particuliers. Par exemple, S. spinosior ssp. blainei est une espèce « endémique de sols hautement salins et alcalins limités à une formation géologique unique en Utah de badlands argileux » (source Natureserve). Les espèces qui accompagnent cette ssp. blainei sont tolérantes à la salinité et peu nombreuses, de type Atriplex confertifolia, Artemisia tridentata ou Sarcobatus vermiculatus pour les plus communes (source BLM). blainei-0678-2013

En Utah, les S. spinosior ssp. spinosior poussent sur des sols à fine texture tout aussi misérables, extrêmement alcalins parfois, en périphérie d’anciens lacs asséchés ou au plus bas de collines les surplombant. Au Nevada, S. nyensis pousse sur des sols à fine texture issus de fragments minéraux à base de tufs, dépôts volcaniques, rhyolite et autres roches toujours de type endogène.spinosior-Tule-1698-2013

Plus à l’ouest, lorsque on voyage au nord de l’Arizona le long de la frontière avec l’Utah entre Page et Colorado City, on peut voir ça et là dans le paysage des terres presque totalement dénudées et à la surface jaunâtre à blanchâtre, parfois légèrement luisante, où affleurent gypse et argile de bentonite, deux des composantes minérales du sud-ouest des Etats-Unis. pedioSileri-0671-2010Deux cactées s’y côtoient de manière dispersée, à proximité l’une de l’autre : Pediocactus sileri et Sclerocactus mesae-verdae. Pour P. sileri, il s’agit de sols érodés très souples, à structure très fine, riches en gypse (gypse pur parfois) et en bentonite. Pour S. mesae-verdae, il s’agit de sols très alcalins de ph 7,5 à 8 ou très gypseux avec une faible perméabilité. Leurs composés sous forme le plus souvent de fines particules présentent des niveaux élevés en sodium, calcium, sélénium et fer, et des niveaux bas en phosphate et nitrate (U.S. Fish and Wildlife Service, Mesa Verde Cactus 5-Year Review Summary and Evaluation 2011). Ces sols se caractérisent par une forte propension à se craqueler ou à se fissurer.  Le couvert végétal qui permettrait de stabiliser ce type de sol est réduit. Les plantes accompagnatrices les plus courantes sont peu nombreuses, principalement Atriplex corrugata ainsi que la très répandue Atriplex confertifolia. Pour l’une et l’autre de ces cactées, ce sont des sols parmi les plus ingrats qui soient.

mesae verdae-0990-2012Au Nouveau Mexique, S. whipplei ssp. heilii se trouve cantonnée sur des sols limoneux à argileux plus ou moins chargés en graviers (Arizona Game and Fish Department). A l’est de Bloomfield, on peut voir de très  nombreux spécimens exclusivement éparpillés sur des sols plats très sablonneux dont la fine texture enrobe une multitude de galets arrondis de toutes tailles et de couleur sombre. En Utah, S. wrightiae peut être observée sur plusieurs types de sols très sablonneux, avec Hilaria jamesii, ou très argileux avec Atriplex corrugata, sols alcalins ou riches en gypse ou en bentonite. Autour de Factory Butte et de Notom (Utah), on peut voir nombre de spécimens installés à mi-corps sur des anciens dépôts lacustres où le substrat ne semble fait que de coquillages concassés ou broyés. C’est dans ce même type de sol que se rencontrent les Pediocactus bradyi ssp. winkleri qui partagent cet habitat avec les wrightiae.wrightiae-Notom-1287-2010

winkleri-Notom-1294-2010A défaut de pouvoir détailler toutes les formations géologiques sur lesquelles s’observent ces Sclerocactus (stricto sensu), on peut noter que l’une de ces principales formations est celle des schistes Mancos qui couvre une grande partie du Plateau du Colorado. Cette formation géologique résulte de limons très fins laissés par une mer intérieure il y a au plus près de nous 80 millions d’années, limons ensuite transformés en schistes. Ces strates sont mentionnées par nombre de publications. Mais d’autres formations géologiques plus spécifiques encore peuvent accueillir certaines espèces du genre. S. brevispinus par exemple, dont la zone de répartition est excessivement réduite, et qui « se rencontre en Utah sur des strates géologiques dites Uinta ». Autant de socles géologiques de prédilection pour le genre favorisant mieux que d’autres l’implantation de ces espèces et l’établissement durable de jeunes populations.

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Sclerocactus mesae-verdae, Shiprock, Nouveau Mexique

Dans leur milieu naturel, des tiges en grand nombre de Sclerocactus mesae-verdae sont à peine visibles une partie de l’année. Ces tiges se trouvent plus ou moins rétractées dans le sol sous l’effet de la sècheresse. Ce sont les pluies de printemps qui permettent à ces tiges de regonfler et, à partir de mars-avril, d’émerger alors pour fleurir puis fructifier. Le mois de mai est une bonne période pour voir ces cactées et les photographier, même si le sommet de la tige de certaines d’entre elles ne fait qu’affleurer tout juste à la surface du sol. Mesae-verdae0910-2012

La photographie ci-dessous a été prise le 2 mai 2012 à l’entrée d’un site dans le secteur de Hogback, à proximité de Waterflow, Nouveau-Mexique, où il était normalement possible de voir des Sclerocactus mesae-verdae dans leur milieu naturel, entre 1500 et 1600 m d’altitude. Pour des raisons de protection, avec un grand panneau et des mots simples qui en expliquent la raison, ce milieu naturel se trouve placé sous barbelés : Vous entrez dans la zone environnementale sensible du Hogback. Cette zone abrite plusieurs espèces de plantes rares listées à titre fédéral comme menacées de disparition dans leur habitat. Afin de protéger ces plantes fragiles, l’utilisation de tous véhicules hors des routes est interdite. 

Une protection qui n’a nullement empêché le non-respect de ce site, comme en témoignent les traces (profondes) d’engins motorisés dans le fond du paysage.

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Mesae-verdae0909-2012La terre sur laquelle pousse préférentiellement cette espèce mesae-verdae est une terre ingrate de « badlands » presque inculte à tout autre végétal qui ne tolère pas un substrat à teneur élevée en salinité. Le sol est la plupart du temps dépouillé de végétation, un sol nu, presque sans aspérité, dans un paysage souvent mamelonné. Ce qui en fait un terrain de jeu idéal pour des poursuites hors-pistes dévastatrices…Mesae-verdae0902-2012

Après une heure de recherche à l’intérieur des limites sous clôture, nous n’avons trouvé aucune cactée de cette espèce en végétation. Mais seulement, dans les proches alentours hors clôture, des « cadavres » de mesae-verdae ou des étiquettes métalliques numérotées encore fichées dans le sol pour ne plus rien désigner ni protéger.

Curieusement, il a fallu ce jour-là que nous nous rendions sur un second site, au plus proche dans  la ville de Shiprock, pour voir ces  mesae-verdae. Capitale et siège de la Nation Navajo, Shiprock est une ville qui ne cesse de s’étendre au détriment de l’habitat naturel de cette cactée, alors que le Hogback et les environs de Waterflow sont bien loin d’être urbanisés !

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Sclerocactus mesae-verdae

Morphologiquement, S. mesae-verdae présente une tige très typée par rapport à celle observée sur les autres espèces du genre, tige de forme sphérique ou ovoïde, de couleur vert très pâle, haute jusqu’à 11 cm pour 8 cm de diamètre sur les spécimens matures, avec une dépression très marquée au niveau de l’apex. Ses racines sont napiformes, contrairement à celles fibreuses des autres espèces.

Mesae-verdae0957-2012-ShiprockSa couverture épineuse ne masque pas la tige, composée le plus souvent de radiales sans la présence d’une seule centrale. Et si cette épine centrale de couleur brune est exceptionnellement présente, toujours unique, elle est alors orientée vers le bas de la tige avec une pointe en forme d’hameçon et longue de moins de 2 cm.  Les épines radiales, au nombre de 8 à 14 par aréole, disposées en rayons au sommet du tubercule, sont de couleur paille et ne dépassent pas 1,5 cm de long. Mesae-verdae1136-2014-ShiprockSes racines sont napiformes, contrairement à celles fibreuses des autres espèces. Sa couverture épineuse ne masque pas la tige, composée le plus souvent de radiales sans la présence d’une seule centrale. Et si cette épine centrale de couleur brune est exceptionnellement présente, toujours unique, elle est alors orientée vers le bas de la tige avec une pointe en forme d’hameçon et longue de moins de 2 cm.  Les épines radiales, au nombre de 8 à 14 par aréole, disposées en rayons au sommet du tubercule, sont de couleur paille et ne dépassent pas 1,5 cm de long. Mesae-verdae17-2013 Les fleurs diurnes, apicales, de forme évasée à campanulée, sont de couleur jaune clair à crème. Les fruits courts cylindriques, sans écaille, de couleur verte puis ocre à maturité en se desséchant, sont le plus souvent indéhiscents. La floraison s’étale dans son habitat de mi-avril à mi-mai.

Pour une description plus complète et technique, on pourra se rendre sur le site de Flora of North America.

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