Reprise de la végétation et premières fleurs
Chaque année, de novembre à février, doit se dérouler une période de dormance, un arrêt de la végétation, pour la très grande majorité des cactées, dont bien sûr les Sclerocactus. C’est une période de temps durant laquelle, tout en les privant de tout arrosage car leur substrat doit demeurer au sec, il convient de maintenir ces végétaux dans un froid sec d’une intensité à la mesure bien évidemment de ce qu’ils peuvent supporter et sans jamais trop d’humidité. Pour les Sclerocactus (et Pediocactus) en culture dans nos pays de climat océanique (Europe de l’ouest), les valeurs moyennes et suffisantes peuvent se situer de 15 à 10°C avec de possibles périodes passagères proches des 5°C. Cette période hivernale peut paraître longue, mais elle est nécessaire à la bonne santé et à la vigueur de ces végétaux. Et, non moins important, le froid qu’ils vont subir va aussi induire leurs floraisons.
A la suite de cette période de dormance, les Sclerocactus (ainsi que les Pediocactus) montrent une entrée en végétation assez précoce. Cette entrée en végétation se fait lentement, dès la mi-février ou fin février le plus souvent, mais aussi en fonction des conditions météorologiques qui précèdent l’arrivée du printemps. A l’inverse des conditions météorologiques de l’année 2018 où notre pays connaissait le froid et la neige durant la seconde moitié de février, celui-ci a connu durant toute la seconde moitié de février 2019 un épisode printanier avant l’heure assez exceptionnel. Des températures anormales parfois dignes de celles d’un mois de juin ont ainsi été relevées dans certaines régions, parfois un peu supérieures à 20°C en cours d’après-midi, alors que les températures nocturnes et matinales avoisinaient souvent le 0°C. Une remarquable amplitude de températures que connaissent dans leurs milieux naturels nombre de cactées nord-américaines, notamment Sclerocactus et Pediocactus, et qui leur est bénéfique.
Avec ces températures anormalement douces, l‘entrée en végétation des spécimens en culture de ces cactées ne s’est pas fait attendre, en avance sur celle apparue les années passées. Sur les aréoles à l’apex de quelques spécimens, on pouvait observer la production d’un nouveau duvet de couleur plus claire, premier signe de ce réveil de la végétation. Plus visibles encore, on pouvait ensuite y découvrir la pointe de nouvelles épines et celle de premiers boutons floraux.
Un premier arrosage de ces Sclerocactus (et Pediocactus) en culture a été effectué le 19 février (soit près de 3 semaines plus tôt que celui réalisé l’an passé, le 9 mars 2018). Avec une eau de pluie sans additif d’engrais, cet arrosage a consisté à mouiller prudemment la surface du substrat de l’un des côtés de leur pot. Ce substrat étant très drainant, la quantité d’eau parfois minime versée était néanmoins suffisante pour que cette eau l’humidifie utilement et se diffuse au niveau des racines. Il ne s’agissait, en aucune manière, de noyer le substrat de chaque pot. Un second arrosage du même type, toujours avec une eau de pluie sans ajout d’engrais, a été effectué le 5 mars (soit 2 semaines après le premier du 19 février). Un 3ème arrosage de ces Sclerocactus en culture (avec engrais cette fois) doit être effectué durant la première semaine d’avril.
Les semaines qui ont suivi celles anormalement chaudes de la seconde moitié de février ont été bien moins clémentes et presque de saison. Néanmoins, la reprise de la végétation de tous les spécimens en culture était générale et se poursuivait. On remarquait avec étonnement sur un spécimen de Sclerocactus blainei, semis de 2014 et globulaire encore de petite taille d’un diamètre de seulement 4cm, la pointe de plusieurs boutons floraux. Ces boutons floraux sur d’aussi petits exemplaires sont peu courants en culture. Ils ne sont toutefois pas allés à leur terme. On remarquait aussi en ce début d’année 2019 que se développait sur presque chaque spécimen un nombre conséquent de boutons floraux : de 6 à 9 sur des brevispinus, 13 sur un mesae-verdae, de 5 à 7 sur plusieurs glaucus. De quoi espérer de très belles floraisons, ce qui fut le cas.
Les premières fleurs ouvertes parmi les Sclerocactus en culture ont été celles d’un brevispinus et d’un mesae-verdae le 7 mars, mais précédée de celle d’un Pediocactus winkleri le 5 mars. Le mois de mars a vu la quasi-totalité des floraisons s’épanouir. La floraison des spécimens de Sclerocactus glaucus a été plus tardive, à partir du 19 mars seulement, mais elle a été somptueuse, certains spécimens comptant jusqu’à 5 à 6 fleurs largement épanouies dans un même temps.
On trouvera ci-après l’illustration de quelques-unes de ces floraisons 2019 avec l’indication de la date à laquelle les photographies ont été prises.