La photographie ci-dessous a été prise le 6 mai 2013 le long de la Snake Range road, une piste en terre battue qui serpente au pied du versant sud de la petite chaîne montagneuse du même nom. Une piste peu empierrée et sinueuse avant de devenir plus difficile pour tous les véhicules à moteur dès que sont abordées les premières pentes. On est au Nevada, à moins de 10 kms de la frontière avec l’Utah, entre 1780 et 1800 m d’altitude.
Ce Sclerocactus pubispinus photographié est un spécimen tout juste adulte. La tige ne porte encore que des épines centrales et radiales toutes de couleur blanche. Au state adulte, ces épines centrales sont au nombre total de quatre à six. A l’exception de l’une d’entre elle, elles sont terminées par une pointe crochue et prennent progressivement avec le temps une couleur brune à rougeâtre. Sont concernées par cette modification de couleur les deux (ou quatre) épines centrales latérales, longues de 1 à 3 cm, ainsi que l’épine centrale érigée perpendiculairement à la tige. Cette dernière est la plus longue de toutes et peut atteindre 6 cm. Elle a une pointe crochue et peut montrer une couleur plus foncée que celle des autres centrales, presque noire parfois sur les spécimens les plus âgés (voir la page Sclerocactus pubispinus, Baker, Nevada).
La seule épine centrale à conserver sa couleur initiale blanche, avec une pointe parfois brunâtre, est celle qui est la plus érigée et pointe toujours vers le sommet de la tige, en direction de l’apex. C’est une épine qui se distingue nettement des autres. A la différence des autres épines centrales qui sont de section ronde, cette épine blanche montre une section aplatie large de 2 à 2,5 millimètres. Les épines radiales, de couleur blanche comme celles que l’on observe sur la photographie, sont au nombre habituellement de 6 à 8, parfois 11 sur les spécimens les plus âgés.
La rencontre avec ces spécimens ce 6 mai 2013 a été une petite surprise, car je n’imaginais pas trouver des pubispinus installés et prospérer dans un sol aussi brassé et bouleversé que celui-ci. Il y avait là autant de spécimens matures que juvéniles. Les photographies prises à cet endroit tentent de restituer l’aspect très surprenant montré par ce mélange terreux. D’une manière générale, j’aime à photographier ces cactées dans leur entier afin qu’il soit aussi possible d’apprécier la matière du sol sur laquelle elles se trouvent. La photographie ci-dessous montre encore mieux le « pudding » constitué d’alluvions diverses dans lequel étaient installées ces cactées. Une terre encombrée de débris rocheux de toute taille, une terre crevassée par les pluies et sans doute aussi par la fonte des neiges. Mais si on élimine les débris de roches d’une poignée de cette terre prise tout à côté d’un spécimen, on a tôt fait de constater la légèreté et la finesse parfois extrêmes de ce substrat.